Portrait de Tanguy Cagnin – dit Tanguito – chargé de mission sur le pourtour méditerranéen

Est-ce que tu peux te présenter ?
Je suis Tanguy, je travaille à Terre & Humanisme depuis bientôt 3 ans. Je suis au Pôle Solidarité Internationale (SI), comme chargé de mission sur le pourtour méditerranéen. Et je suis aussi salarié-administrateur, donc je représente l’équipe auprès du Conseil d’Administration.
A la base, j’ai fait une licence professionnelle dans le thermique du bâtiment, axée sur les énergies renouvelables et les économies d’énergies dans le bâtiment. Après un premier travail en bureau de conseil dans ce domaine, j’ai réalisé que ce milieu ne m’emballait pas plus que ça ! J’ai plutôt eu envie de mettre la main à la pâte en travaillant en lien avec la terre et l’agriculture. Je me suis alors formé en faisant du WWOOFing dans différents pays, des travaux saisonniers agricoles (maraîchage, arboriculture, apiculture), un service civique comme jardinier-animateur… J’ai pu découvrir une partie du monde agricole, apprendre des pratiques concrètes et voir que l’agroécologie paysanne était pertinente et s’adaptait à différents contextes. J’ai découvert le monde de la solidarité internationale dans un second temps, grâce à un volontariat effectué au Maroc. Aujourd’hui, je suis un peu retourné à un métier de bureau mais j’ai l’impression de savoir de quoi je parle et d’être plus légitime.
Comment as-tu découvert Terre & Humanisme ?
J’ai fait un Volontariat de Solidarité Internationale au Maroc, avec l’association Migrations et Développement, dont Terre & Humanisme est partenaire. Donc, j’ai commencé à travailler avec TH en tant que partenaire extérieur ! Et c’est ce qui m’a amené à vouloir prendre mon poste actuel, puisque je connaissais déjà les partenaires au Maroc avec qui je travaille toujours aujourd’hui.
En quoi ça consiste d’être chargé de mission sur le pourtour
méditerranéen ?
Une partie de mon travail se passe derrière mon ordinateur au Mas de Beaulieu : mail, Skype, montage de projet, rédaction de rapports…
Une autre partie se passe auprès des partenaires dans les différents pays où l’on travaille. Je fais de l’accompagnement aux associations locales partenaires de T&H qui diffusent l’agroécologie dans leur pays (Maghreb, Égypte, Liban, Palestine), je viens en appui sur leurs projets en fonction de leurs besoins. Ça passe par de la mise en réseau entre les partenaires méditerranéens, la mise en place de programme de formations pour des paysans, le développement de circuits courts, l’appui à des fermes pilotes, la promotion des semences paysannes, etc… L’agroécologie c’est varié !
Mon travail consiste aussi à rendre plus autonomes nos partenaires pour qu’ils puissent agir à termes sans l’appui de T&H. Je fais donc du renforcement de compétences sur les aspects d’organisation en tant qu’association, de gouvernance, de montage de projets, de diversification des financements.
Qu’est ce qui te plaît le plus dans ton métier ?
J’ai la chance de travailler avec des personnes avec qui je m’entends bien et avec qui je partage des valeurs communes. Au niveau des partenaires méditerranéens, la plupart des personnes avec qui je travaille sont bénévoles, je suis toujours impressionné de voir ce que des citoyens qui se mobilisent peuvent accomplir ! Je me sens privilégié de pouvoir leur apporter mon soutien.
J’ai aussi la chance de pouvoir voyager avec ce métier, d’aller voir régulièrement les partenaires de T&H au Maghreb et au Proche Orient et ainsi de découvrir les richesses du bassin méditerranéen. J’aime particulièrement mettre en lien les personnes avec qui je travaille. Elles appartiennent en général à de petites associations qui sont à contre-courant du système agricole dominant actuel, que cela soit au Maghreb ou au Proche Orient, et sont donc relativement isolées. C’est chouette de leur montrer qu’ils ne sont pas tout seuls à promouvoir l’agroécologie, et de créer des liens entre eux. Quand on organise des rencontres, ou des semaines de formation, ça crée une émulsion, une énergie, et je pense que ça porte les gens pendant longtemps. En plus, je travaille surtout avec le monde arabe où tout le monde parle la même langue, du Maghreb au Liban. Ils apprennent énormément en échangeant entre eux, en partageant leurs expériences, ils se rendent compte qu’ils traversent les mêmes problèmes et que des solutions existent !
Il y a aussi le cadre proposé à T&H : être basé en Ardèche avec de supers collègues c’est une chance, dans un travail où l’on me fait confiance, où je suis autonome, où je peux prendre des initiatives, être force de proposition et de créativité, c’est motivant.
Est-ce que tu as un moment pépite à nous raconter ?
C’était lors de la première formation d’animateur au Liban en 2019. J’avais passé plusieurs mois à préparer le projet, à sélectionner des participants, mettre en place un programme de formation, organiser la logistique pour 15 participants de 6 pays… Voir toutes ces personnes réunies, l’émulsion du groupe, l’énergie de dingue qui s’en dégage, c’est incroyable ! On a réussi à réunir des personnes du Liban, de Palestine, d’Égypte, du Maghreb, des réfugiés syriens ! Quand la synergie marche entre eux, c’est un moment heureux et super émouvant.
Et si tu étais un végétal, lequel tu choisirais ?
Je serais un tournesol car c’est ce qui dépasse dans mon potager en ce moment et comme je suis grand…, et vu qu’on bosse en agroécologie, j’y ajouterais un haricot grimpant, donc j’aimerais être un haricot grimpant sur un tournesol !

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