Figure 1 : La Roseraie d’origine créée par Jules Gravereaux et dessiné par Edouard André
La Roseraie de L’Haÿ-les-Roses est née à la toute fin du XIXᵉ siècle, précisément en 1899, grâce à l’initiative de Jules Gravereaux, un industriel passionné par la botanique et la culture des roses. Soucieux de rassembler et de préserver toutes les variétés de roses connues à l’époque, il acquit un terrain à L’Haÿ-les-Roses, alors village en périphérie de Paris, pour y créer un jardin entièrement dédié à cette fleur.
Ce projet novateur fut le premier jardin public au monde exclusivement consacré à la rose, avec pour objectif la conservation, l’étude et la valorisation de cette espèce. Jules Gravereaux confia la conception paysagère à l’architecte paysagiste Édouard André. Il dessina un jardin à l’anglaise, mettant en valeur la diversité botanique et l’esthétique de la promenade. Une attention particulière fut portée au relief et à la profondeur, notamment grâce à de nombreuses pergolas habillées de rosiers sarmenteux et grimpants, qui magnifient ces structures de leurs floraisons. Le jardin est également orné de nombreuses statues, renforçant son caractère romantique et contemplatif.
Au fil des décennies, la Roseraie s’est enrichie de milliers de variétés, allant des roses anciennes aux nouvelles hybrides, devenant un lieu de référence scientifique et horticole. Elle a aussi joué un rôle majeur dans la diffusion de la culture de la rose en France et à l’étranger.
En 1902, le jardin a bénéficié d’une extension qui lui a donné en grande partie le visage qu’on lui connaît aujourd’hui.
Figure 2 : Plan d’ensemble de l’extension de la roseraie dessiné en 1902 par Edouard André
En 1910, le jardin fut ouvert au public, offrant à tous la possibilité de découvrir la richesse et la beauté des roses. Aujourd’hui, la Roseraie continue d’être un site emblématique, accueillant chercheurs, passionnés et visiteurs, tout en organisant des événements et expositions autour de la rose.
Malheureusement, depuis quelques années, la Roseraie de L’Haÿ-les-Roses périclite en raison de plusieurs facteurs réunis : notamment des problématiques liées à l’amendement et au travail des sols, ainsi que des difficultés dans la gestion des ressources humaines.
Face à cette situation, le Département du Val-de-Marne a lancé en 2024 un appel d’offres pour réviser et redynamiser le plan de gestion de la Roseraie soit quinze mois de travail où il sera question de collection végétale, de gestion du sol, de transmission des savoirs et techniques et de maintien du patrimoine (historique mais aussi végétal).
Cet appel d’offres a été remporté par une équipe pluridisciplinaire composée de :
- Agnès Nicolas, créatrice de parcs, jardins et terrasses, https://www.carpehortem.fr/
- Julien Laborde, responsable d’un bureau d’études spécialisé en jardins historiques, patrimoine et paysage, https://julienlaborde.fr/
- Guillaume Duhamel, urbaniste spécialisé en études patrimoniales.www.guillaumeduhamelurbanisme.com
Figure 3 : Présentation de l’équipe de l’appel à projet
- L’appel à projets prévoyait également le recours à un jardinier expert pour accompagner le travail technique sur la gestion du sol. C’est dans ce cadre que l’équipe a sollicité Terre & Humanisme, qui propose l’intervention de Frédéric Fortin, jardinier en agroécologie. Il intervient sur les aspects liés à la santé des sols, les itinéraires techniques de culture et le soin des plantes.
Le projet s’étend jusqu’à fin 2026 et se déroule en plusieurs phases :
- Une première phase de diagnostic sur site, comprenant des entretiens avec l’ensemble des jardiniers et des responsables,
- Une deuxième phase d’ateliers participatifs avec les équipes de terrain,
- Enfin, l’élaboration de plans d’action, incluant recommandations et préconisations concrètes à mettre en œuvre pour restaurer et valoriser durablement la Roseraie.
Article rédigé par Frédéric Fortin, jardinier-formateur responsable des expertises chez Terre & Humanisme