Hélène Beaulieu, coordinatrice de l’antenne de Terre & Humanisme à Ouagadougou, Burkina Faso

 

Est-ce que tu peux te présenter ?

Je suis Hélène Beaulieu, je suis arrivée à Terre & Humanisme en octobre 2018 pour un Volontariat de Solidarité Internationale basé au Burkina Faso. J’ai rejoint l’équipe de la Solidarité Internationale, dans la capitale du Burkina, Ouagadougou, pour mettre en œuvre des projets avec nos partenaires qui sont au Burkina, mais aussi au Mali, au Togo, et au Bénin. Aujourd’hui on travaille avec trois associations partenaires au Burkina, qui diffusent l’agroécologie en milieu paysan. On organise aussi des rencontres deux fois par an, avec tous nos partenaires d’Afrique de l’Ouest, pour échanger autour des nombreuses thématiques qui sont communes à tous. Ce qui nous a beaucoup occupés jusqu’à présent, c’est la mise en place d’un dispositif de suivi-évaluation des activités auprès des paysans que nos partenaires accompagnent en agroécologie,pour qu’ils puissent visualiser les progrès et changements dans les pratiques agricoles.

Nous sommes trois salariés à l’antenne de Terre & Humanisme à Ouagadougou. Jean-Aimé Kintiga, chargé de projet Afrique de  l’Ouest, il accompagne notamment les partenaires sur le suivi-évaluation des activités. Mélissa Cissao, qui est en charge de l’administratif et des finances. Et moi, en coordination du projet, d’abord dans le cadre de mon Volontariat de Solidarité International, et maintenant en CDI, sur les mêmes missions, essentiellement au Burkina Faso. Il y a aussi trois salariés du Pôle Solidarité Internationale au siège de l’association, en Ardèche, que vous découvrirez dans d’autres interviews !

Comment as-tu découvert Terre & Humanisme ?

Le développement agricole et rural, c’est quelque chose dans lequel je trouvais beaucoup de sens. C’est à la conjecture d’enjeux qui sont importants pour moi  dans la société, à savoir l’environnement, car prendre soin  de l’environnement, c’est prendre soin de l’humain et aussi des générations futures. C’est aussi prendre soin de notre santé, à travers ce que l’on produit, qui devient ce que l’on mange. Cela inclut aussi tout ce qui touche à la gestion d’eau, l’eau potable mais aussi l’eau agricole, c’est une des ressources planétaires qui va être amenée à être de plus en plus rare et qui est de plus en plus polluée. On retrouve toutes ces thématiques dans ce que l’on appelle le développement agricole et rural.

L’agroécologie par contre, j’y suis venue un peu par hasard, parce que ça faisait aussi sens d’intégrer l’Humain dans l’écosystème, comme un être vivant parmi les autres. Pour moi, cela permet de rester humble et de trouver sa bonne place dans l’environnement, et je pense que c’est comme ça que l’on interagit le mieux avec les autres humains et les autres vivants.

L’agroécologie a un sens en France et elle a aussi un sens au Burkina Faso. La pratique de l’agroécologie en Afrique de l’Ouest est très basée sur les pratiques culturales ancestrales des paysans avant que la colonisation n’impose son système agricole chimique. Finalement, faire de l’agroécologie, c’est donner de l’autonomie aux personnes, réapprenant à prendre soin de l’environnement et de l’humain (produire mieux et se nourrir mieux).

La très grande majorité des paysans accompagnés par nos partenaires Burkinabé produisent d’abord pour se nourrir, il n’y a que les surplus qui sont vendus. Les paysans disent qu’avec l’agroécologie ils arrivent à passer la “période de soudure”, sans avoir besoin de racheter des céréales. Et ceux qui ont des surplus, les vendent, et les premiers francs CFA générés par ces ventes vont permettre principalement la scolarisation des enfants. Cela a un impact direct sur les conditions de vie et la santé de tous ces ménages qui choisissent de produire en agroécologie.

Est-ce que tu as un moment pépite à nous raconter ?

Il y a un moment qui m’a beaucoup marquée en octobre 2019. Lors d’une des rencontre avec tous nos partenaires de l’Afrique de l’Ouest, au Burkina, on discutait de comment ils voyaient les trois prochaines années et le partenariat avec TH. Ils nous ont proposé spontanément que les partenaires, au lieu de se rencontrer tous les semestres avec Terre & Humanisme, se rencontrent une fois sans Terre & Humanisme et une fois avec. Ils prenaient donc la responsabilité d’organiser la rencontre sans TH. C’est très significatif que ça vienne de leur part, ça montre une véritable envie de s’émanciper et c’est le meilleur que l’on puisse leur souhaiter ! De s’autonomiser un maximum. C’est chouette de voir que les dynamiques qui ont été impulsées initialement par Terre & Humanisme, fonctionnent, et que nos partenaires se les approprient.

Je suis ravie de travailler pour Terre & Humanisme, j’apprends énormément au contact de mes collègues, mais aussi en inter-culturel puisque je suis basée à Ouagadougou. Le Burkina est un pays connu pour sa mixité culturelle et la tolérance de ses habitants. Pour l’avenir, j’espère que la situation au niveau sécuritaire va s’améliorer dans le pays, la situation est parfois très tendue. Et pour mon métier, j’espère que je vais continuer à apprendre au moins autant qu’aujourd’hui.

Dernière question, si tu étais un végétal…?

Je serais une pensée, une pensée sauvage. L’aspect sauvage me plait parce que c’est spontanée dans la nature, elle n’a pas besoin de l’homme. Elle est connue aussi pour ses propriétés dépuratives, je l’utilise dans mon thé. Du coup, si j’étais une pensée sauvage, je me dirais que je serais utile pour détoxifier le monde !

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