Collaboration pour l’écoulement des produits agroécologiques paysans vers la ville de Ouagadougou

Témoignage de SAVADOGO Wendlaboumbou; avec l’appui de Béo-Nèeré Agroécologie

Témoignage collecté le 14 décembre 2022 lors de la 4ème rencontre nationale des animateurs et animatrices endogènes en agroécologie à Betta, commune de Ziniaré, sur la ferme-école de l’AIDMR

SAVADOGO Wendlaboumbou est du village de Song-Naaba, commune de Yako, province du Passoré, Région Nord. Elle relève du groupement « Wendtongo ».

Elle est devenue animatrice endogène en agroécologie après avoir suivi et validé les 4 sessions de formation dispensées par le RBIA (Réseau Burkinabè des Initiatives en agroécologie) en 2016-2017.

« Après avoir suivi la formation, nous avons mis en pratique les techniques agroécologiques dans nos champs dans un premier temps et par la suite, nous avons accompagné les voisins qui le voulaient. Il a été difficile au début d’avoir l’adhésion des paysan.ne.s, ils étaient réticents au changement vers l’agroécologie car ils ne pensaient pas pouvoir obtenir des résultats avec ces pratiques. Mais les résultats de ceux qui mettent en œuvre l’agroécologie ont été convaincants et cela a fait tache d’huile par la suite.»

Les suivis annuels post-formation réalisés par le RBIA auprès des animateurs et animatrices formé.e.s ont permis de conserver le lien entre son groupement et Béo-Nèeré Agroécologie (ABNA) jusqu’en 2020 ; année où ABNA a commencé un accompagnement intensif de trois ans (2020-2023 dans le cadre du projet PASAAO II). Ainsi, 35 femmes ont été accompagnées à la production maraichère.

« Nous avons demandé à ABNA de nous encourager dans la transition agroécologique en s’engageant à acheter un sac par femme, soit 35 sacs, à un prix bien rémunérateur[1]. 35 sacs ne représentaient pas la totalité de notre production car ANBA ne pouvait pas absorber toute la production. Cette année, nos organisations et les personnes qui pratiquent l’agroécologie par imitation ont pu produire plus de 10 tonnes d’oignons ».

Au moment de la production, nous proposons notre prix à ABNA qui compare avec le prix conventionnel. ABNA stocke les oignons pour étaler la vente dans le temps, en détail auprès des consommateurs. ABNA paie les femmes après épuisement du stock.

Ce fonctionnement est pour le moment limité en terme de quantités de produits vendus mais très avantageux au niveau du prix. La revente quelques mois après la récolte offre de meilleurs chiffres d’affaire aux producteurs. Il se pourrait qu’il y ait de grosses commandes mais si nous ne sommes pas suffisamment organisés, il sera difficile pour nous de répondre aux attentes. L’initiation d’un fond de garantie à travers les Institutions de Micro Finances s’avère nécessaire dans cette collaboration. Cela permettra aux producteurs de disposer de fonds pendant la période de stockage pour subvenir aux besoins primaires de leurs différentes familles en attendant la période des ventes qui peut être groupée ou en détail.

[1] ABNA pouvant écouler cette quantité à Ouagadougou où la demande de produits biologiques est supérieure à l’offre.

 

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