35 nouvelles femmes formées à l’agroécologie installent un jardin de case au nord Bénin.

Le Bénin est un pays majoritairement rural, dont 70% de la population vit de l’agriculture. Pourtant plus de 23% de la population rurale est soumise à l’insécurité alimentaire. Le département de la Donga au Nord-Ouest du Bénin est un des plus gros producteur d’igname et de coton, cultures qui dans les pratiques actuelles participent à la déforestation et à l’appauvrissement des sols.

Dans cette zone, la situation des femmes est très précaire : nombreuses sont celles qui migrent en ville ou recourent à la fabrication de charbon de bois comme activité génératrice de revenus (AGR) pour assurer les charges familiales, participant ainsi à la déforestation. Pour faire face à ces défis,
l’agroécologie est envisagée comme une solution.

Depuis 2013, l’Organisation des Ruraux pour une Agriculture Durable (ORAD), travaille au maintien de l’agriculture familiale et à la promotion de l’agroécologie Paysanne. En 2020-2021, l’ORAD, en partenariat avec Terre & Humanisme, a mené un projet pilote en faveur de 10 femmes de 10 villages de la province de la Donga (Nord-Ouest du Bénin), visant à les initier à l’agroécologie afin d’améliorer la situation nutritionnelle et financière des ménages ruraux tout en participant à la protection de l’environnement. Le succès de ce projet a amené l’ORAD à former aux pratiques agroécologiques 40 nouvelles femmes des 10 mêmes villages en 2022 et à la soutenir pour l’installation de jardins de case.

En 2023, grâce au soutien de la Fondation Raja, Terre et Humanisme accompagne l’ORAD pour la formation de 35 nouvelles femmes issues de 7 nouveaux villages pour la formation et l’installation de leur potager agroécologique de 36m²

Chaque femme bénéficie ainsi de 2 sessions de formation d’une semaine, d’une dotation en grillage, petit outillage, kit de semences, 100 plants d’arbres fruitiers et fertilitaires à planter dans leur potager mais aussi dans les champs de leur mari ainsi que d’une chèvre et de matériel pour la construction d’une petite bergerie. Chaque femme bénéficie ensuite d’un suivi à raison d’une visite par mois pendant 12 mois.

La 1ère session de formation s’est déroulée du 16 au 20 avril 2023 puis du 9 mai au 13 mai 2023 : pour ½ groupe, avec des modules portant sur l’agroécologie en général, la question des semences paysannes (reproduction, conservation…), de la fertilité de sols (techniques de compostage…), de la gestion de l’eau et des ravageurs, des techniques de planches à installer au portager (planches creuses, zaï, planches surélevées / comment orienter les planches dans le jardin), des techniques de pépinière et d’élevage (hygiène et alimentation des animaux).

La 2nde session de formation s’est déroulée du 16 au 20 mai puis du 22 au 25 mai 2023 avec des modules portant sur la confection de foyers améliorés à faible consommation de bois, comment protéger les forêts et la révision des modules de la 1ère session (semences, compostage…)

Ces formations se sont déroulées sur la ferme de Tcharm fora. Elles ont été réalisées par le coordinateur de l’ORAD appuyé par les animateurs de l’ORAD. La formation sur la technique de fabrication des foyers améliorés a été réalisée par un formateur extérieur, Monsieur Kpoto. Toutes les formations privilégient les temps pratiques, pour une meilleure appropriation des techniques agroécologiques par les femmes, qui ont pour la plupart un faible niveau de formation.

L’ensemble des potagers de 36m² sont aujourd’hui installés et mis en culture. Les femmes ont également reçu chacune 1 chèvre et le matériel pour construire une petite bergerie.

Chaque femme bénéficie maintenant d’un suivi régulier à raison d’une visite par mois, réalisé par Souleymane, animateur de l’ORAD.

La prochaine étape de ce projet qui se poursuit jusque mi 2024, consiste en la sélection de 20 femmes leaders parmi les 85 femmes formées au total depuis 2020. Ces 20 femmes exemplaires dans leurs pratiques du maraichage agroécologique bénéficieront d’un renforcement de capacités en techniques d’animation afin de diffuser largement leurs acquis auprès de nouvelles femmes de leurs villages mais aussi des hommes qui s’intéressent de progressivement à ces nouvelles méthodes mises en pratiques par leurs épouses.

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