[Jardins] Les nouvelles du Mas de Beaulieu – Juillet 2025

Nous avons dû faire face à des températures extrêmes en ce début de saison estivale, des conditions particulièrement difficiles pour la production de légumes.
En effet, lors de la phase de croissance des plants, des températures supérieures à 35 °C provoquent des dysfonctionnements cellulaires qui perturbent la photosynthèse et la circulation de la sève, impactant ainsi directement la floraison et la fructification.
Ces fortes chaleurs, combinées à un vent sec et à un taux d’humidité très bas, ont également entraîné un phénomène de brûlure foliaire sur certains plants et jeunes arbres.

Malgré ces conditions défavorables, nos jardins ont traversé cet épisode avec résilience, grâce aux techniques agroécologiques mises en œuvre et à l’engagement des jardiniers-formateurs et des volonterres.
Les ambiances végétales créées, le paillage, la micro-irrigation, ainsi que le choix de variétés de légumes plus résistantes aux fortes chaleurs ont largement contribué à limiter les impacts du stress climatique.

Un bel exemple de ces techniques, illustré ici au Jardin des Courbes : des ombrières en canisse (zapallito) et des tunnels ombrés par des voiles protègent les blettes et le céleri-rave.

Le tunnel bénéficie également d’une ombrière sur toute la longueur, ainsi que de grandes ouvertures positionnées aux 1/3 et 2/3 de sa structure.
Actuellement le tunnel est en repos végétatif sous couvert d’engrais vert estival, il offre, combiné à ces installations et à l’évapotranspiration de la végétation dense, une impression de fraîcheur saisissante, même en pleine canicule.

Au niveau du jardin potager, les concombres sont protégés d’une part par la haie du parking et par la zone de biodiversité centrale.
De plus, nous avons ajouté un filet à châtaignes sur arceaux.
À côté, un semis de haricots grimpants, avec nos bambous maison : à terme, la végétation dense des haricots contribuera également à protéger les cultures périphériques des fortes chaleurs.

Aller plus loin, découvrir notre dernier livre Adapter son jardin nourricier au changement climatique.

Le géodome est terminé. Un grand merci à Hugues pour cet espace très agréable, où l’équipe de T&H et les volonterres trouvent un lieu accueillant, ressourçant et fonctionnel.

Le nouvel espace du jardin potager de la biodiversité symbolise bien l’agroécologie pour nous, les jardiniers de Terre & Humanisme : un mélange d’annuelles — tomates, courges, choux, fleurs diversifiées — mêlées à des vivaces déjà installées comme les topinambours et la consoude, forme une jungle potagère dense, tout en favorisant un écosystème résilient et productif.

Moment d’émerveillement …

Rencontre avec un bijou rare au Verger-potager : la grande cétoine verte – Cetonischema speciosissima.
C’est une rencontre opportuniste qu’Arnaud ne risque pas de refaire de sitôt ! Il était en train de ramasser des fruits quand qu’il a vu en vol cette très grande cétoine, et j’ai attendu qu’elle se pose sur une pomme en hauteur.
C’est l’une des plus grandes Cétoine de France, avec sa proche cousine la grande Cétoine bleue (Eupotosia mirifica), endémique en sud Ardèche, présente sur l’écocomplexe de Païolive.

Celle-ci mesure quasiment 30 mm. L’adulte peut se rencontrer sur des fruits trop mûrs, autrement l’imago se nourrit majoritairement de sève et reste en canopée des vieux chênes.

« La larve saproxylophage vit dans le terreau des cavités hautes des vieux arbres feuillus, où elle consomme le bois mort tapissant les parois. » – INPN

Elle partage le même habitat que le Pique-prune.
Cette cétoine est également une espèce parapluie : « dont le domaine vital est assez large pour que sa protection assure celle des autres espèces végétales et animales peuplant le même territoire. »
Elle est d’ailleurs classée sur liste rouge au statut Vulnérable, et c’est également une espèce déterminante ZNIEFF (Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique).

Voici quelques photos de cette cétoine « très précieuse » (de son nom latin).
PS : à ne pas confondre avec la cétoine dorée, dont les populations se portent très bien, en profitant de nos composts pour se développer !

📎 Lien INPN : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/794580
📎 Lien iNaturalist de cette observation: https://www.inaturalist.org/observations/299844748
📍 Lieu : Espace Verger-potager des jardins pédagogiques de Terre & Humanisme.

Les célèbres salades d’été

Un itinéraire de culture optimisé pour résister aux fortes chaleurs : paillage, micro-irrigation, voile de châtaignier, arceaux et micro-aspersion créent un environnement idéal, un véritable dôme de fraîcheur, pour faire pousser de belles salades estivales.

Texte écrit par Frédéric Fortin, animateur-formateur en agroécologie