Voici la réaction de Terre & Humanisme suite à la décision du 21 juin du gouvernement de dissoudre le mouvement des Soulèvements de la Terre.

Réaction de Terre & Humanisme au sujet de la dissolution des Soulèvements de la Terre

22 juin 2023

Ce 21 juin, en conseil des ministres, le gouvernement a annoncé la dissolution des Soulèvements de la Terre, décision en sommeil depuis 2 mois. Les lobbies ont eu raison des citoyens une fois de plus !

Notre association, Terre & Humanisme, se montre choquée et inquiète de cette décision. Inquiète pour notre démocratie, inquiète pour l’avenir des actions militantes nécessaires pour résister à la destruction des écosystèmes, inquiète pour les libertés associatives et nos libertés en général.

Terre & Humanisme est une association de terrain dont le champ d’action prioritaire n’est pas l’activisme, mais nous souhaitons souligner l’indispensable complémentarité de nos actions militantes écologistes : nous soutenons les actions des Soulèvements de la Terre, face à l’urgence climatique.

Nous condamnons la pression exercée par les lobbies (dont le syndicat agricole majoritaire) au sein du gouvernement, qui influencent de manière intéressée les décisions dans un but certain de muselage des protestations et des revendications menées par les milieux écologistes – sans tenir compte des conditions d’habitabilité de la Terre.

Nous condamnons l’amalgame créé par le gouvernement, au travers de ses accusations « d’éco-terrorisme » à l’encontre des associations de défense de l’environnement. Terre & Humanisme est une association partisane de la non-violence, mais ces structures de la société civile, si radicales soient-elles dans leur activisme, ne peuvent ni ne devraient jamais être assimilées au terrorisme, qui reflète des actes de violence insupportables à l’égard des êtres humains. Ne nous trompons pas de coupable.

Cela fait 50 ans que les militants écologistes, alertés et nourris des travaux scientifiques, tentent de mobiliser pacifiquement sur la catastrophe climatique en cours. Faute d’être entendus et au vu de la dégradation rapide des conditions de vie sur Terre, il est compréhensible que des femmes et des hommes en viennent à des actions “coup de poing” pour qu’enfin on puisse espérer une vraie prise en compte des revendications. Toutes les initiatives pacifiques (Convention Citoyenne pour le Climat…) qui s’adressent directement à l’Etat sont aujourd’hui entravées et réduites à néant par les intérêts privés. Dans ce contexte, on peut aisément comprendre que les citoyens n’aient d’autre solution que celle de manifester dans la rue et sur les territoires, leur indignation face à l’inaction.

Pour conclure, nous citerons ce texte, publié en 4ème de couverture de l’ouvrage  “On ne dissout pas un soulèvement” (Seuil, 2023) :

“On ne dissout pas un dérèglement planétaire. On n’efface pas par décret les constats scientifiques ni le refus d’un capitalisme radicalisé fonçant dans le mur. Loin des procès en “écoterrorisme”, ce qui se joue autour de mouvements comme les Soulèvements de la Terre n’est rien d’autre que la bataille du siècle.“

Appel à signer la tribune des Soulèvements

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