29 mars 2021, Burkina Faso

Deuxième session de formation des animateurs endogènes en agroécologie par le RBIA, partenaire de T&H au Burkina Faso, du 21 au 27 mars 2021

J’aime mon métier. C’est bien vrai, j’aime travailler avec les coordinateurs des associations partenaires, planifier et budgétiser des actions qu’ils vont mener, aller sur les fermes pour proposer des outils de suivi des données de commercialisation des produits agroécologiques. J’aime ce qu’ils font, ce pour quoi ils s’engagent, j’aime l’idée qu’ils restaurent les sols et qu’ils sensibilisent les hommes et les femmes paysans et paysannes aux modes de production écologiques.

Hélène en action

Mais j’aime encore plus quand je partage une semaine de vie en communauté avec les 41 paysans et paysannes en formation. J’aime dormir à la belle étoile sans moustiquaire – la chaleur ayant fait fuir les moustiques –, voir le ciel sans pollution lumineuse, regarder les étoiles filer si vite. J’aime manger le tô avec la main droite ; écouter leurs réalités qui me sont ainsi un peu plus proches, leurs difficultés, leurs réussites. J’aime quand je redeviens apprenante avec eux. Quand les formateurs sont dans leur élément et qu’ils m’apprennent à réaliser mes premières demi-lunes, mes premiers poquets de zaï, mes premiers cordons pierreux. J’aime quitter la ferme à 18 heures quand la nuit est déjà tombée pour aller au village à côté boire un coup avec nos amis béninois, saluer les habitants encore dehors et braver la chaleur que dégage le sol rouge, frappé chaque jour par le soleil.

Femmes Burkina Faso

Tout cela fait sens et me nourrit. C’est ça qui me fait grandir. C’est ça que je suis venue chercher, cette envie de découverte et d’exotisme, de dépaysement et de partage sincère…

Ça vous retourne aussi, ça vous redit (si vous l’aviez oublié) que vous êtes privilégiée. Le retour à la vie d’expatriée me fouette : quand la semaine de formation finit, je retourne à mon confort luxueux de Ouaga, sans transition. On s’y habitue très bien, bien sûr ; mais plus difficilement au gouffre qui vous sépare des paysans de retour dans leurs fermes.

Hélène Beaulieu, chargée de mission et coordinatrice de l’antenne de T&H à Ouagadougou

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