Jean Aimé Kintiga, chargé de projet et de suivi-évaluation

Bonjour, est-ce que tu peux te présenter ?

Je me nomme KINTIGA Jean Aimé, j’ai pris fonction en juin 2016 en tant que salarié « chargé de projet et de suivi évaluation ». Mon rôle est d’accompagner les associations partenaires de l’Afrique de l’Ouest, à la mise en œuvre et au suivi des activités et contribuer dans la mesure du possible à la recherche de financement.

En quoi consiste ton rôle au sein de l’association ? 

J’ai été recruté pour le compte du Pôle solidarité internationale (PSI) à temps plein pour accompagner les partenaires Ouest-africains et particulièrement ceux du Burkina Faso dans la mise en œuvre de leurs activités. Au fil du temps, les responsabilités de « chargé de suivi évaluation » m’ont été confiées pour l’accompagnement des partenaires sur le Dispositif de suivi évaluation (DES). L’appui auprès des partenaires consiste aujourd’hui au suivi des activités, à l’actualisation des bases de données, l’appui à la rédaction des rapports périodiques, l’accompagnement à la réalisation des activités transversales telles que la formation et le suivi des animateurs endogènes, l’organisation des rencontres nationales des animateurs et des rencontres inter-partenaires (RIP) auxquelles participent les partenaires du Togo, Bénin, Mali et ceux du Burkina.

Comment as-tu découvert Terre & Humanisme ?

Initialement je faisais la consultation en freelance : collecte, saisie et analyse des données, rédaction de rapports d’activités, pour le compte d’ONG et autres structures. Pendant cette période, je me suis créé un réseau relationnel professionnel dont l’objectif était le partage des appels d’offre et de candidatures. C’est donc au travers d’un employé du CIFOR (Centre International de recherche en Foresterie) avec qui j’ai collaboré pendant 4 ans que j’ai eu l’avis de recrutement de stagiaire « assistant à la gestion des programmes de développement de l’agroécologie et à l’accompagnement des partenaires locaux ».

Après avoir évolué pendant une douzaine d’années en tant que consultant, l’heure était venue de se stabiliser et de se spécialiser dans un domaine surtout que j’avais un penchant plus fort pour les projets de développement que de recherche. Bien que disposant d’expériences confirmées au niveau des études diagnostiques, planification, etc, j’ai décidé de postuler et collaborer avec T&H pour la promotion de l’agroécologie. Aujourd’hui je totalise 16 années d’expériences dont 5 années avec T&H.

Qu’est ce qui te plaît dans ton métier ?

Les projets de développement peuvent s’appuyer sur les résultats de ceux de la recherche pour orienter les interventions mais le plus important au niveau des projets de développement est le lien direct avec les réalités du terrain, « ce n’est pas de l’abstrait ». Il y a cet avantage de rencontrer les bénéficiaires, de voir les investissements et de constater les effets/impacts de l’accompagnement. En guise d’exemple, c’est 50 groupements qui ont été accompagnés pendant le projet PASAAO 1 à travers les activités de sensibilisation, de formations, d’appui matériels, de voyage d’études et d’échanges, etc. Également, les trois fermes du Burkina ont été renforcées et les résultats sont visibles à travers la production de la semence et la transformation des produits maraîchers à la Ferme agroécologique de Réo (FAR), la production maraîchère et céréalière à la ferme Tangzougou de Betta, la production maraîchère et la vente en circuit court au niveau de la ferme de Béo-néeré.

Un moment pépite à nous raconter ? 

En 2018, nous avons bénéficié d’un financement supplémentaire de Jafowa, appelé « Coup de Pouce », pour un voyage d’étude et d’échange au Niger, auprès des groupements de producteurs d’oignons des villages de Djoga et de Mouléré. Étant donné que la culture de l’oignon au Burkina Faso est pratiquée majoritairement par des hommes, je m’attendais à ce que ce soit le cas dans ces 2 villages. Mais à ma grande surprise, elle est pratiquée non seulement en agroécologie, mais par des femmes qui, de par l’existence de leur groupement, disposent légalement du foncier. L’objectif de l’adoption des techniques agroécologiques est de pouvoir conserver l’oignon longtemps et de revendre à une période propice. Pour ce faire, les femmes collaborent avec des institutions de microfinances (IMF), qui leur octroient du crédit pendant la période de stockage. Le pouvoir financier dans ces villages est détenu par des femmes qui génèrent des revenus non négligeables par la production et la conservation de l’oignon.

Et si tu étais un végétal ? 

Le Karité (Vittelaria paradoxa) est un arbre dont les fruits contribuent énormément à l’amélioration des conditions de vie des populations rurales mais surtout une source de revenus non négligeables pour les femmes. Pendant la période de soudure, c’est-à-dire à l’entame de la saison des pluies, les fruits existent et constituent une source de revenu et d’aliments en attendant les premières récoltes. Les noix sont conservées par les femmes pour la production du beurre de karité. Ce beurre est non seulement consommé avec des mets locaux comme le haricot, le babenda mais également utilisé en tant que produit cosmétique (savon et pommade à base de beurre de karité). La vente du beurre et de ses produits dérivés représente une source de revenu important pour les femmes.

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