Olivier Hébrard, chargé de mission Expertise
Est-ce que tu peux te présenter ?
Je m’appelle Olivier, et je suis chargé de mission expertise, depuis début décembre 2014. Quand je suis arrivé je travaillais plus pour la formation professionnelle pour le monde paysan, et petit à petit je suis passé sur l’expertise.
En quoi cela consiste ?
J’accompagne des porteurs de projets qui veulent se lancer dans l’agroécologie et/ou la permaculture, par une approche globale de leur projet, qui prend en compte tous les champs que cela soit l’eau, la biodiversité, l’humain, l’agroforesterie, le sol, le volet économique ou encore l’ancrage local. Les porteurs de projets peuvent être des particuliers, des ONG, des associations, des collectivités, et les projets sont plus ou moins complexes, du simple potager, en passant par la gestion d’un grand domaine de plusieurs centaines d’hectares, ou un territoire. Je travaille sur des projets localisés dans toute la France, mais également à l’étranger, notamment de l’autre côté de la Méditerranée.
Je vais à la rencontre des porteurs de projets, j’écoute leurs envies, leurs besoins, leur philosophie, ensuite on visite l’espace concerné, et après avoir fait mon expertise, je rédige un rapport, avec des solutions, qui sont au plus près de leurs besoins. Ma spécialité c’est vraiment l’approche globale du projet, en tenant compte de tous les éléments. L’expertise c’est beaucoup d’échanges, pour cibler les besoins, le projet dans son ensemble et ensuite seulement c’est une étude des espaces.
Comment as-tu découvert Terre & Humanisme ? Quel est ton parcours ?
J’ai grandi au milieu du monde paysan, dans une ferme en polyculture et polyélevage, paysanne, vraiment rustique, avec très peu d’intrants, j’ai toujours été sensible aux questions environnementales. Et pour l’anecdote, j’ai été particulièrement sensibilisé par les écrevisses à pattes blanches ! Sur cette ferme, il y avait une très belle source où on trouvait des écrevisses à pattes blanches, et c’est un très bon indicateur des milieux. L’eau pour un milieu, et comme le sang pour un être humain, quand on fait une analyse de sang on obtient beaucoup d’informations sur l’état de la personne, et c’est la même chose avec l’eau. Quand j’avais 8 ans, on a vendu la ferme, et quand je suis revenu deux ans plus tard, les écrevisses avaient disparus et c’est là que j’ai compris le lien avec entre les milieux et l’agriculture. L’agriculture conventionnelle est la principale cause de sa disparition à l’échelle des territoires ; c’est une espèce protégée aujourd’hui, et, malheureusement, sa présence se limite essentiellement à quelques zones très peu anthropisées, en amont des bassins versants.
Ensuite, depuis mon adolescence j’ai cherché des lieux ou il y avait des écrevisses et j’étudiais les pratiques agricoles à proximité. J’ai terminé mon parcours scolaire pluri-disciplinaire (géologie, hydrologie, agronomie) par un doctorat à l’INRA (aujourd’hui INRAE), où j’ai découvert l’approche globale et pris la mesure de la complexité des interrelations dans un milieu. Je cherchais un bassin versant tout en bio avec des écrevisses à pattes blanches et Pierre Rabhi m’a conseillé d’aller au Monastère de Solan, et j’ai eu un vrai coup de cœur pour ce lieu ! J’ai été, et je suis encore très investi dans ce monastère et c’est lors d’une réunion des partenaires du monastère que j’ai rencontré l’ancienne directrice par interim de Terre & Humanisme, qui était très intéressée par mon profil, et c’était parti ! J’étais par ailleurs adhérent de Terre & Humanisme depuis 7 ans.
Qu’est ce qu’il te plaît dans ton métier ?
C’est la diversité et la rencontre, il n’y a aucun projet pareil ! Je ne sais jamais quel type de terrain, de contraintes je vais avoir. Il y a aussi un challenge, puisqu’il faut trouver des réponses, les bonnes réponses en un minimum de temps, en les adaptant aux besoins des porteurs de projets.
Chaque projet est différent et ça m’éclate !
Est-ce que tu as un moment pépite à nous raconter ?
Les moments les plus pépites, c’est quand les porteurs de projets sont super contents des retours qu’on leur fait, et souvent on crée des liens durables, beaucoup de porteurs de projets deviennent des amis.
Et si, tu étais un végétal..?
Le végétal qui me vient instantanément c’est la fève ! Je la trouve magique, on la plante à l’automne, elle a peu de besoins en eau (pas d’irrigation, même en contexte semi-aride), elle a peu de maladies et de ravageurs, elle produit vraiment beaucoup, elle est facile à récolter, et on peut en faire plein de plats et de choses, des dominos par exemple ! Magique donc 😉